Le Royaume-Uni et le multilatéralisme par Sandy Moss
Sandy Moss, ambassadeur du Royaume-Uni au Conseil de l'Europe est venu à Sciences Po Strasbourg dans le cadre de la semaine européenne, que retenir ?
Que retenir de la conférence de Sandy Moss du mardi 7 février 2022 dans le cadre de la semaine de l'Europe ?
Cet écossais, ambassadeur du Royaume-Uni au Conseil de l’Europe, est venu ce mardi 7 février traiter de la question délicate, mais non moins essentielle du multiculturalisme. Loin d’être une “silly question” pour reprendre ses termes, M. Moss soutient qu’il est aujourd'hui crucial de parler d’une voix commune en vue d’atteindre un apaisement européen.
Après être brièvement revenu son son parcours avec grande humilité Sandy Moss est entré dans le vif du sujet en nous donnant quelques clefs pour être un bon diplomate. Les qualités requises - à bon entendeur aux futurs diplomates de Sciences Po- serait d’être un fin stratège, un bon manager et d’être apte à conclure des affaires. Il est aussi impératif d’être soucieux des questions internationales et des règles de droit qui s’y rattachent. Ceci explique son parcours d’avocat par le passé, qui l’a rendu expert sur certaines questions juridiques.
Il poursuit en abordant l’épineuse question du retrait de la Russie du Conseil de l’Europe qu’il considère comme utile, et non seulement symbolique. Il parle d’ailleurs d'exclusion plus que de retrait et félicite la rapidité de la mesure, le retrait étant effectif depuis le 15 mars 2022, soit moins d’un mois après le début de l’invasion. En comparaison, en 2014, l’invasion de la Crimée n’avait pas autant suscité de réactions internationales communes rappelle Mr. Moss.
Une question lui a été posée et a suscité une réponse intéressante de sa part : l’Europe est-elle le meilleur continent pour préserver les droits de l’Homme. Légitimement, nous le pensons, car les Etats européens en sont de vifs promoteurs. Toutefois, il précise que si l’histoire, notamment post Seconde Guerre mondiale, explique l’attachement particulier de l’Europe aux droits humains, il serait faux de penser que les autres continents s’y abstiennent.
Il est aussi venu le temps de parler du Brexit, qui irrigue la politique anglaise. Son avis sur la question reste nuancé. En tant qu’ambassadeur, il reste vague, ne donne pas son avis propre. Néanmoins, retenons qu’il souligne que les trois changements rapides de gouvernements anglais imposent une vigilance plus rude de la part des diplomates. Il a rapidement abordé les enjeux actuels des pêcheurs anglais et français qui se battent dans la Manche.
En somme, l’intervention de Sandy Moss a été éclairante, nous ayant permis de cerner les missions qui incombent au Conseil de l’Europe, et les défis qui lui font face. Il est ainsi essentiel selon lui que le travail de cette bureaucratie de l’ombre soit compris et connu par la société civile qui l’observe d’un œil distancié. Autre challenge à relever, parvenir à traiter de façon efficiente et rapide les dossiers, donc substantiellement réussir à concilier négociations, votes et mise en place effective des décisions.
Retenons, il est important d’être optimiste et ambitieux, sans quoi rien n’avancera !